Poème « Bipolarité » par Claire

Texte inspiré du poème « Liberté » de Paul Eluard.

Dans la douceur de l’enfance
Sur mes cahiers d’écolière
Sur mon sourire innocent
Je ne sais pas ton nom

Sans le savoir dans ma chair
Tu sommeilles en ma tête
Tu grandis dans mes veines
Je ne sais pas ton nom

Sur les bancs où je me pose
De la fac ou la finance
Tu scrutes mon humeur morose
Dépression me dit-on

Sur mes ailes souffle l’amour
Fidèle à moi dans la foi
Je m’engage avec Narcisse
Je ne sais pas ton nom

Dans les camions les cartons
Vie de couple et de nomades
À Nancy comme Avignon
Je ne sais pas ton nom

Les prunelles de mes yeux
Elles sont une elles sont deux
Douceur et maternité
Je ne sais pas ton nom

Les coups durs et les coups bas
Harcèlement et démission
Le sud me mettra  à l’ouest
Je ne sais pas ton nom

Le vent tourne et se déchaîne
Je recherche les Açores
Météo de mes humeurs
Je ne sais pas ton nom

Ecureuil épargne-moi
Mes journées me sont comptées
Pour toujours je veux la nuit
Je ne sais pas ton nom

Murs blancs et portes closes
Le capitaine médoc
Navigue sur ma psychose
Dépression me dit-on

Des pilules pour du mieux
Farfelus sont mes projets
Et fabuleuses idées
Jeckyll connait son nom

Terroir et jouets en vitrine
Miroirs de ma réussite
Guerre et couple vont de pair
Tenir bon malgré ton nom

Rupture et liquidation
Les amours se font la malle
Je suis fière de mon armure
Elle cache bien son nom

Précarité en amour
Kilomètres aller-retour
Cycle haut et cycle bas
Chronique est son surnom

Capitale est son image
Bon an mal an le moral
Stabilise et puis le perd
Bien sur je sais ton nom

Habile à vendre du pain
Nostalgique du bon blé
Ma vie est en harmonie
De psy change le nom

Dès lors zéro frustration
Explosion des émotions
Brûlée vive ma raison
Je veux rayer ton nom

Sainte Claire me fait face
Je l’envie je veux sa place
Argent  sexe et religion
Autorisés en son nom

Les murs blancs refont surface
Le noir dans ma tête se broie
Merci à tous mes aidants
Leur  amour est sans nom

Tout brûler puis reconstruire
Compliqué de graduer
Ce qu’on vit ce qu’on désire
Et d’assumer ce nom

La folie a-t-elle un cœur
La raison a-t-elle deux pôles
Pour survivre à ma névrose
J’ose enfin te nommer

Bipolarité

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